Elisa Haberer

La photographie d’Elisa tend vers la figure de l’haïku. Elle se loge brièvement dans les interstices de la réalité, du temps suspendu et propose une mise en scène qui tend vers la métaphore. Elle existe dans ce qu’elle montre et aussi dans ce qu’elle ne montre pas, sans craindre l’ellipse et en recourant à l’appel au hors champ. Dans l’exercice du portrait, sa démarche consiste à rendre visible l’empreinte laissée par le modèle, à travers son geste, sa posture et sa manière de s’approprier son espace. Elle saisit la fugacité des postures, qu’elles soient des visages ou des corps, ouvrant une porte sur la psyché des êtres qui sont les objets de mon travail. Fil rouge de cette création photographique, l’image est bousculée par le recours au contrepoint et vient souligner la fragilité du sujet. Pour elisa « chaque photographie est la trace d’une évocation, le paradoxe de l’évanescence de la fleur et de l’éternité de son souvenir ». Les images sont ainsi autant d’intentions données à voir, de mises en scène d’émotions, de climats, de paysages et de météorologies de sentiments.

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